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Finalement la méthode permet de contourner la contestation sociale en la désamorçant, en déminant le terrain. Mais au final, ce sont bien encore les revendications du Medef qui trouvent satisfaction ou qui freinent les avancées.
La première conférence s’était terminée par un coup de colère feinte de Laurence Parisot qui a finalement gagné. La patronne des patrons va quitter son fauteuil avec le sentiment du devoir accompli. Elle a obtenu d’un gouvernement porté aux affaires par une profonde volonté de changement que non seulement rien ne bouge, mais qu’en plus on détricote ce qui reste de droits sociaux dans le Code du travail.
Si la question des retraites n’est pas la seule de cette conférence sociale, elle sera néanmoins particulièrement forte car le gouvernement annonce un projet de loi d’ici la rentrée. Il veut une concertation rapide et n’hésite pas à renouer avec la détestable habitude qui consiste à s’exonérer des mobilisations sociales grâce à l’été.
Autant le dire tout de suite sur ce dossier des retraites, les pistes présentées dans le rapport de la présidente de la Commission pour l’avenir des retraites n’augurent rien de bon. Pour la CGT, « l’allongement de la durée requise pour le taux plein, la désindexation ne sont en rien des solutions pour pérenniser et améliorer le système de retraite français dans l’intérêt des actifs et des retraités, toutes générations confondues. Au contraire, leur mise en œuvre fragiliserait encore davantage le système et aurait des conséquences graves pour les retraités actuels et futurs.
Quant aux mesures tendant à l’alignement des régimes du privé et du public, elles s’effectueraient au nom de l’équité, mais n’auraient pas d’incidences financières sur les régimes, selon les termes du rapport. On est là en pleine démagogie puisque ces mesures ne seraient justifiées que par la volonté de bien plaire. »
La CGT considère que le débat sur la réforme des retraites doit « s’engager sur d’autres bases ». Nous avons des propositions à verser au débat pour réformer le financement et améliorer les pensions. Nous considérons notamment qu’une autre politique de l’emploi et d’une autre politique salariale sont les conditions indispensables à la résolution des questions de financement de la protection sociale et de la retraite.