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La semaine dernière encore, l’une de ses promesses emblématiques, « la loi Florange » a été retoquée par le Conseil constitutionnel, alors même que le gouvernement en avait affaibli la portée.
Dans les jours et les heures qui viennent on nous dit que le « président va parler » et les spéculations vont bon train pour savoir, non pas s’il y aura un remaniement, mais pour en imaginer l’ampleur. Et le petit jeu des paris sur le nom du locataire de Matignon continue. A vrai dire est-ce là le plus important ? Savoir qui sera locataire de Matignon importe peu au regard du cap fixé par François Hollande notamment à l’occasion des vœux au Français.
Ce n’est pas le casting qui nous importe, c’est le scénario.
Ce qui pose problème, c’est notamment ce « pacte de responsabilité » devenu la pierre angulaire de la stratégie conduite à l’Elysée.
Ce qui pose questions et ce qui provoque une profonde déception, c’est que le gouvernement écoute le patronat et répond à la moindre de ses attentes.
La sanction électorale devrait incliner François Hollande à répondre aux attentes. Ce que les Français rejettent, ce n’est pas seulement l’absence de résultats tangibles sur leur propre vie, ce sont aussi les orientations toujours inspirées par les dogmes de l’austérité budgétaire, de la réduction coûte que coûte des déficits publics.
Cette semaine, François Hollande devrait notamment dévoiler les grandes lignes de ce pacte irresponsable qui n’oblige en rien le Medef. Il aurait tort de croire que cela puisse être la réponse attendue. Notre rejet de ce pacte n’a rien d’une posture de principe, ce n’est pas non plus un coup de communication. Les ingénieurs, cadres et techniciens sont tout particulièrement visés par les exonérations sociales que revendique le Medef et que Michel Sapin envisage de lui accorder.
Nous savons mieux que personne que ces exonérations jouent contre leur salaire et le paiement de leurs qualifications et qu’elles sont inefficaces en termes de maintien ou de création d’emploi.
Les cadres sont aussi particulièrement visés par l’accord sur l’assurance chômage. La réaction de la CGC, qui non seulement ne signe pas cet accord, mais qui du coup refuse de parapher le pacte de responsabilité, n’est d’ailleurs pas un épiphénomène. C’est le signe que nos catégories sont extrêmement sensibilisées et que les cadres ont le sentiment d’être les dindons d’une mauvaise farce (lire sur ce sujet : Assurance chômage : double peine pour les cadres)