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Que nous n’ayons plus à revivre ces scènes épouvantables pas plus dans nos rues qu’aux marches de l’Europe où viennent se heurter ces centaines de milliers d’êtres humains à nous autres pareils. Que dans le difficile combat contre le terrorisme nous n’ayons pas à sacrifier ce que nous sommes.
Il y a tant de choses à nous souhaiter, mais parce que nous sommes syndicalistes, souhaitons aussi que cette année nous rassemble pour porter nos exigences et conquérir de nouveaux droits. Que se réalisent nos souhaits de progrès social, nos envies de nous épanouir au travail, d’y trouver ou retrouver un sens. Que nos responsabilités et nos compétences soient reconnues. Qu’on nous laisse enfin bien travailler. Bonne année donc à chacune et chacun.
Dans le délicat exercice des vœux aux Français, le président de la République s’était déjà illustré en annonçant le pacte de responsabilité et le grand virage social libéral. Il ne fallait pas s’attendre au dernier jour de l’année écoulée à ce qu’il contrebraque pour remettre le char de l’État sur la route des espérances de changement. Chef de guerre, petit père protecteur de la Nation, voilà le rôle qu’il entend assumer quitte à couper l’herbe sous le pied des démagogues de droite et du FN qui prônent la déchéance de nationalité et le sacrifice des libertés individuelles et collectives sur l’autel de la lutte contre le terrorisme.
Toutefois, François Hollande ne pouvait faire comme si l’état d’urgence suffisait à remplir le vide de son action au service du progrès social. S’il prétend comme ses prédécesseurs ne pas gouverner avec les sondages, il ne pouvait pas ignorer que parmi une dizaine de souhaits pour 2016, 56 % des Français répondent dans un sondage publié le 31 décembre, « faire baisser le chômage », avant « lutter efficacement contre le terrorisme, l’insécurité et la délinquance ».
Il s’agit bien d’une percée, puisque ce n’était que le 4ème souhait des Français il y a un an. François Hollande ne pouvait pas non plus ignorer la déroute électorale des régionales et le score inédit du Front national qui prospère sur l’échec de sa politique économique et sociale.
Pour autant, ses vœux répondent-ils aux attentes ? Sont-ils à la hauteur des questions posées ? On est vraiment loin du compte, car si le chef de guerre a proclamé l’état d’urgence sociale, il n’a annoncé que de vieilles mesures floues en nous refaisant le coup de la relance de l’apprentissage. Pour le reste, il maintient le cap des réformes engagées. Il réaffirme son intention de « simplifier le code du travail » et de multiplier les « aides à l’embauche » pour les entreprises.