Loi travail : une mobilisation qui s’élargit, pour une victoire à portée de mains

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Loi travail : une mobilisation qui s'élargit, pour une victoire à portée de mains
La mobilisation pour exiger le retrait du projet de loi Travail a incontestablement pris une nouvelle tournure avec les grèves et les manifestations de la semaine dernière.

L’exécutif s’est muré depuis plusieurs semaines dans une posture granitique et agressive vis-à-vis des syndicats qui contestent le projet de loi et en particulier à l’encontre de la CGT contre laquelle politiques et médias se livrent à une véritable curée. Le Premier ministre assure ne pas avoir de « problème avec la CGT, ni avec Philippe Martinez ». « Mais la CGT demande le retrait du texte, elle a fait le choix d’une stratégie très dure et de l’impasse », résume un Manuel Valls plus crispé que jamais.

Pour autant, le tandem exécutif ne parvient ni à retourner l’opinion qu’il a déjà perdu depuis des semaines, ni à rafistoler sa majorité politique. On a même assisté la semaine dernière à une cacophonie avec recadrage en règle au sein même du gouvernement lorsque Michel Sapin, réputé proche de François Hollande, a assuré sur LCP, qu’il fallait « peut-être toucher à l’article 2 », un point particulièrement contesté du projet de loi El Khomri qui prévoit que l’accord d’entreprise prime sur l’accord de branche. Une ouverture immédiatement contrecarrée par le Premier ministre réaffirmant qu’il « ne toucherait pas » à l’article 2. Mercredi, le chef du groupe des députés socialistes Bruno Le Roux avait évoqué une réécriture de cet article 2 en y introduisant la « possibilité que la branche donne un avis a priori » et non a posteriori sur l’accord d’entreprise.

Bref, une nouvelle fois, « ça branle dans le manche » et si l’on peut en sourire, il faut surtout voir dans cette cacophonie et dans l’attitude psychorigide de l’exécutif la marque d’un gouvernement aux abois face au nouveau souffle de la mobilisation.

Obligé d’infléchir son discours pour atténuer l’effet dévastateur du 49.3, sans pour autant montrer de faiblesse, le Premier ministre a affirmé sur BFMTV-RMC que si le texte El-Khomri pouvait être « amélioré » et « modifié », il conserverait « la même philosophie », « le même cadre » et ne serait pas retiré. Or, c’est bien là le nœud du problème. Manuel Valls a voulu faire croire qu’il avait négocié et corrigé le projet pour satisfaire aux exigences syndicales alors que la philosophie dévastatrice du texte est presque la seule chose qui justifie ce bras de fer avec le mouvement social.

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