Avant la présidentielle, le Medef prescrit ses recommandations

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 Avant la présidentielle, le Medef prescrit ses recommandations
Il faut reconnaître à Pierre Gattaz et ses amis une certaine cohérence et un solide sens du lobbying. La période politique qui s’est ouverte avec la primaire de la droite lui offre une nouvelle opportunité de pousser ses revendications.

Après s’être largement fait entendre de l’exécutif durant ces presque cinq années, le Medef entend souffler deux pistes à « la majorité sortie des urnes » en 2017 : « s’attaquer au poids de la dépense publique », et financer plus fortement la protection sociale via l’impôt, estimant que « tout ce qui relève de la solidarité nationale doit être financé non par les cotisations, mais par un impôt à assiette large, TVA ou CSG ».

Ainsi donc, la semaine dernière, le Medef proposait une nouvelle fois de réduire les cotisations sociales sur les salaires intermédiaires et élevés, via l’instauration d’une franchise de cotisations qui diminuerait le coût de tous les emplois. L’idée n’a pas le lustre du neuf et reviendrait à consentir aux entreprises une nouvelle manne de 30 milliards d’euros supplémentaires d’allégements de charges qui viendraient s’ajouter aux 40 milliards d’euros annuels du pacte de responsabilité. Le Medef voudrait que cette manne serve à réduire le coût des emplois de tous les salaires, y compris intermédiaires et élevés, alors qu’actuellement les allégements de charges sont concentrés sur les bas salaires.

Le Medef veut donc « instaurer une franchise de cotisations sur pratiquement les 1 000 premiers euros de salaire mensuel, ce qui permettra de supprimer les nombreux effets de seuil actuels, à 1,6 SMIC, puis 2,5, puis 3,5 SMIC ».

Cette revendication du Medef est totalement inacceptable. D’abord parce qu’elle conduira à tarir les ressources de la protection sociale et conduira immanquablement à réduire la couverture sociale. Ensuite parce que cet élargissement vers les 3,5 fois le Smic va créer comme pour le seuil actuel de 1,6 fois le Smic une gigantesque trappe à bas salaire et un encouragement massif à bloquer les salaires, tasser les grilles. C’est déjà le cas puisque les entreprises sont incitées à ne pas augmenter les bas salaires. Elles seraient demain encouragées à serrer l’étau sur les professions plus qualifiées.

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