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Dans nos catégories, le taux grimpe à 80% ! Il en ressort donc que la préoccupation sur le temps de travail est forte même si elle se situe derrière le niveau de salaire pour 40% et derrière le maintien de l’emploi pour 38%.
Ce sujet est une préoccupation croissante dans certains pays comme l’Allemagne (+12 points en un an), la Grande-Bretagne (+ 6 points) l’Espagne (+3) ou la France (+2, où il est cité par 19% des salariés).
La question du « droit à la déconnexion » est donc bel et bien posée et nous avons décidé d’en faire un axe revendicatif fort. N’en déplaise à quelques-uns qui, Outre-Manche, raillaient il y a quelques semaines cette revendication, le temps de travail renvoie à de nombreux enjeux tels que le salaire.
En effet, une simple division du salaire par le nombre d’heures consacrées au travail permet de constater à quel point les compétences et les responsabilités sont sous-payées et mal -voire pas- reconnues.
D’ailleurs dans un des deux sondages rendus publics par l’Ugict la semaine dernière, il ressort que 73% des techniciens et 65% des cadres considèrent que leur rémunération est en décalage avec leur implication.
Et que dire en termes de santé et de risques psychosociaux quand la frontière s’efface entre la sphère travail et la sphère personnelle, voire intime ?
L’émancipation du salariat passe par le respect de cette frontière. Il est temps, il est urgent, d’affirmer aussi qu’« au-delà de cette limite notre travail n’a plus de valeur. » Non seulement parce qu’il est gratuit, mais aussi parce qu’il n’est pas forcément efficace, pertinent et de qualité. L’efficacité laquelle ne se conjugue surtout pas avec disponibilité sans réserve.
Confrontés à l’allongement de leur temps et à l’alourdissement de leur charge de travail, notamment dans le cadre des forfaits en jours, les ingénieurs, cadres et techniciens aspirent plus que jamais à en retrouver la maîtrise.
L’Ugict entend prendre appui sur ces aspirations et sur les évolutions positives de la jurisprudence en la matière pour revendiquer l’instauration d’un droit à la déconnexion en dehors des heures de travail collectives par l’introduction de bornes horaires journalières et hebdomadaires et d’exiger le droit de profiter de son temps libre personnel sans être sollicité par courriel ou par téléphone.
Bien travailler ça commence aussi par-là !