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Elle a donc fait tousser du côté de l’Elysée au point que dans son exercice de communication « spontanée » et détendue sur BFMTV-RMC, François Hollande a tancé le patron des patrons avec qui il est lié par un pacte : « Il y a un moment où chacun doit être responsable: on ne peut pas demander la baisse du Smic, voire sa suppression, et en même temps considérer qu’il n’y a pas de salaire maximum » a réagi François Hollande avec la violence inouïe qu’on lui connaît. Il faut dire que les frasques et les exigences de Pierre Gattaz n’ont pas été modérées par les cadeaux faits par le gouvernement.
Ainsi le président du Medef a récemment appelé à l’élaboration avec les syndicats et le gouvernement d’un « Smic intermédiaire temporaire » inférieur au Smic, pour encourager l’embauche de personnes en situation de chômage de longue durée. La réaction élyséenne ne pouvait pas être en dessous car dans le même temps on a appris par les Echos que si la rémunération de quelques patrons avait baissé, certains avaient quand même trouvé de quoi s’octroyer +39.97% pour le patron de Carrefour et +190.24% pour celui du président du directoire de Vivendi dont il faut noter qu’il n’a travaillé que 6 mois.
On a aussi vu la semaine dernière l’assemblée générale de Scor approuver par 64% de voix contre 35%, une rémunération brute totale en 2013 (y compris actions et stock-options) de 5,13 millions d’euros (+10%) au profit de Denis Kessler. Mardi, 94,61% des actionnaires du groupe Lagardère ont donné un avis favorable à la rémunération d’Arnaud Lagardère, avec un total général versé de plus de 2,78 millions d’euros.
Il y a une indécence et un mépris total dans ces politiques de rémunération au moment où le patronat exhorte à baisser le « coût du travail » et exige de mettre tout le monde au régime sec. Problème : deux ans après l’élection d’un « ennemi de la finance », Pierre qui nous roule amasse beaucoup de mousse…