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Dans une interview à Nice Matin le 10 novembre, Pierre Gattaz voit dans cette annonce «un élément de plus qui démontre que la France n’a pas pris la mesure de la situation». Et d’en appeler à « faire le choix de l’entreprise, de l’économie de marché, de la mondialisation». M. Gattaz estime qu’«aujourd’hui, l’élastique fiscal sur les entreprises est tendu à bloc». «Depuis trente ans, on gère le pays en augmentant les dépenses publiques et la fiscalité, et cela s’est accéléré depuis trois ans. Il y a un rejet de cette surfiscalité», déclare le patron des patrons qui ne craint pas d’en rajouter dans le discours antifiscaliste tout en jetant un voile pudique sur les milliards d’euros de profits qui échappent à l’impôt, que ce soit par la fraude, par l’optimisation fiscale, l’évasion, les aides publiques distribuées sans contrôle.
La rhétorique patronale est bien huilée. Et le Medef n’omettra pas d’applaudir à nouveau si l’Etat doit venir secourir les banques grâce à nos impôts.
Cette nouvelle qui ne tombe pas au bon moment pour le gouvernement est d’abord une nouvelle pression exercée par les marchés financiers sur l’Etat. Elle nourrit l’offensive du Medef et de la droite libérale. «On est dans le cadre d’une campagne orchestrée (…) à l’encontre du gouvernement, mais aussi des partenaires sociaux», a indiqué Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT. «Plus le gouvernement cède, plus ils ont le sentiment qu’ils peuvent obtenir encore un peu plus».