À la table des géants

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À la table des géants
L’annonce en fin de semaine dernière de négociations de l’américain General Electric pour racheter un bout d’Alstom -et non des moindres !- a occupé bien des commentateurs. Il faut dire qu’Alstom est un fleuron de l’industrie française, dont les clients sont essentiellement financés par de l’argent public, de l’institutionnel. Mais avant même l’annonce des tractations avec General Electric, les salariés de l’activité Transport d’Alstom étaient déjà inquiets suite à la mise en bourse de 30 % des actions de la division Transport d’Alstom.

Pour la CGT du site Alstom de Valenciennes Petite-Forêt, citée par la Voix du Nord, cette mise en bourse serait effectuée pour rembourser les dettes du groupe cette année, « qui s’est endetté pour racheter des entreprises ». Et qui doit éponger, en tout, 4 milliards d’euros.

C’est donc dans une vraie tourmente boursicotière qu’Alstom se trouve et le groupe américain General Electric qui emploie 305 000 salariés dans le monde pour un chiffre d’affaires de 146 milliards de dollars veut profiter de difficultés de trésorerie d’Alstom pour racheter ses actifs dans l’énergie. En l’occurrence, les divisions « Power » et « Grid », spécialisées dans les équipements pour centrales thermiques, les lignes à haute tension ou encore les énergies renouvelables qui représentent plus de 70 % de l’activité d’Alstom et un chiffre d’affaires de 14 milliards d’euros.

La réplique a été prompte et, selon Le Figaro, l’Allemand Siemens aurait proposé à Alstom, par écrit dimanche matin, de reprendre l’activité énergie convoitée par General Electric contre une somme en numéraire, à laquelle s’ajouterait « la moitié de sa branche transports ». Le gouvernement n’est pas resté silencieux durant ces derniers jours, manifestant son intérêt pour l’option Siemens. Ce qui est posé dans cette affaire, c’est aussi la question de notre maîtrise et notre souveraineté économique sur des pans entiers d’industries structurantes.

Une politique industrielle assumée ne peut se borner à sermonner les marchés, ni à faire de la communication. En tous cas, dès cette annonce, un représentant de la CGT Alstom a assuré que « la CGT ne laissera pas passer ça ». Car « si les Américains prennent la direction, ils feront ce qu’ils voudront avec. On est 20 000 salariés en France, il y aura des doublons ».

Quelque soit l’option ou les combinaisons qui seront choisies, il y a hélas fort à craindre qu’à la table des géants, les salariés trinquent et paient l’addition, alors que ce sont eux qui font la richesse de ces colosses. Cela repose avec force l’exigence de droits d’intervention sur les stratégies.

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