Contre la casse de l’industrie, il faut maintenir et développer l’emploi qualifié !

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Près de 300 000 emplois supprimés ou menacés en France : voilà le lourd et désastreux bilan des quelques 286 PSE (Plans de Sauvegarde de l’Emploi) annoncés dans le pays depuis septembre 2023.

Le résultat de choix politiques

Cette catastrophe pour nos emplois, notre industrie, ainsi que notre économie et l’environnement, est le résultat de choix politiques.

Comment ? Par des réorganisations, par le recours à l’IA pour optimiser la production et réduire la masse salariale, par le dumping social et environnemental qu’induisent des choix de délocalisations qui  nous concernent toutes et tous.

Alors que les entreprises ont toutes besoin de salarié·es qualifié·es pour faire face à des défis complexes (transition écologique et énergétique, révolution numérique liée à l’IA, conformité aux nouvelles réglementations, etc.), les ingés cadres et techs sont également concerné·es par cette casse des emplois.

Pour réduire la part des salaires dans les richesses créées par les entreprises, elles cherchent notamment à se débarrasser des salarié·es expérimenté·es les plus qualifié·es. 80% des cadres senior·es sont au chômage  en raison d’une décision de l’employeur (dont 16 % dans un contexte de licenciement économique) (Apec, 2023).

D’autres stratégies industrielles existent pourtant, et les ingés, cadres et techs se trouvent au cœur de leur conception.

Mais nos propositions alternatives, qui visent à remettre l’humain au centre de la décision de production, sont la plupart du temps balayées d’un revers de main par les directions d’entreprise. C’est ainsi le cas des ingés, cadres et technicien·nes de la filière de l’automobile qui ont proposé il y a de cela plusieurs années à leurs entreprises de prendre le virage de la voiture électrique bon marché. Les directions ont refusé ces projets alternatifs et ouvert grand la porte à la concurrence internationale et à la fragilisation de toute la filière de production.

Aujourd’hui, ce sont 66% des cadres qui ne se sentent pas associé·es à la définition des stratégies de leur entreprise, et 56% qui aspirent à disposer d’un droit de formuler des propositions alternatives sans subir de sanction.
Pour les professions techniciennes et intermédiaires, ce sont 35% qui estiment ne pas avoir les moyens de fournir un travail de qualité, et ils et elles sont 64 % à déclarer que leur éthique professionnelle rentre régulièrement en contradiction avec les choix et les pratiques de leur employeur  (Baromètres Secafi/ViaVoice)

 

L’Ugict-CGT revendique une stratégie de planification écologique et industrielle avec :

  • Un plan d’urgence pour l’investissement productif avec la création d’un pôle public financier
  • Un plan national de maintien et de relocalisation des outils et emplois industriels, piloté par un État assumant un rôle d’acteur central de l’industrie
  • Un moratoire sur les licenciements pour sauvegarder les emplois, les qualifications et les compétences
  • Un retour au tarif réglementé de vente de l’électricité et du gaz pour un juste prix face aux factures dans l’industrie
  • Des assises de l’industrie et une grande loi pour réindustrialiser le pays et répondre au défi environnemental
  • La conditionnalité des aides publiques
  • De réorienter la politique européenne
  • Pour les salarié·es qualifié·es à responsabilité, de nouveaux droits tels que le droit de refus et de proposition alternative soutenu par 56 % des cadres

 

L’Ugict appelle les ingénieur·es, cadres et technicien·nes à se mobiliser, notamment le 12 décembre 2024, contre la casse des emplois et à débattre des alternatives de production (choix industriels, organisationnels) sur tous les lieux de travail.

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