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Cette semaine sera de nouveau marquĂ©e le 10 novembre par une journĂ©e nationale d’action pour les salaires et contre la rĂ©forme des retraites qu’Emmanuel Macron persiste Ă mener Ă son terme contre l’avis de toutes les organisations syndicales. Après le 29 septembre ; puis le 18 octobre, cette nouvelle journĂ©e de mobilisations Ă l’appel de la CGT, la FSU et Solidaires place, Ă nouveau, l’exigence de revalorisation des salaires et des pensions au centre des revendications.
Mais Ă cette question des augmentations de salaire en cette pĂ©riode d’hyperinflation est revenue comme chaque annĂ©e se greffer celle des inĂ©galitĂ©s salariales entre les femmes et les hommes.
C’est qu’en effet, le 4 novembre est le jour de l’annĂ©e oĂą les femmes arrĂŞtent d’être payĂ©es en France. Et encore, selon la CGT « cette date est retenue Ă partir d’un chiffre minorĂ©, celui d’Eurostat, qui estime l’écart salarial entre les femmes et les hommes Ă 15,8 %, alors que l’Insee le chiffre Ă 27,8 % ».
Cette date est dĂ©sormais inscrite Ă l’agenda social et n’en bouge pas. PayĂ©es 28 % de moins que les hommes en moyenne, les travailleuses subissent la double peine dans le contexte d’inflation qui s’est installĂ© depuis la reprise post-covid et s’est aggravĂ© avec la guerre en Ukraine.
Tandis que les conflits sur les salaires se multiplient, la CGT a écrit à Élisabeth Borne pour demander des mesures concrètes pour augmenter les salaires et exiger la tenue urgente d’une « négociation pour impulser une réelle politique salariale ». Elle y souligne notamment que « 75 % des grilles des branches professionnelles ont des minimas inférieurs au SMIC » ce qui a pour effet mécanique de tirer ces grilles vers le bas. Cela touche 126 des 166 branches professionnelles de plus de 5 000 salarié.es.
La CGT demande aussi au gouvernement de remettre en place l’Ă©chelle mobile des salaires abandonnĂ©e en 1982 afin d’indexer automatiquement les salaires sur le coĂ»t de la vie. La mesure fait hurler les nĂ©olibĂ©raux qui opposent le risque d’une boucle prix-salaires. Un cercle vicieux dans lequel les hausses de salaire entraĂ®neraient une hausse des coĂ»ts de production que les entreprises rĂ©percuteraient sur les prix pour conserver leurs marges, alimentant ainsi l’inflation.
Sauf que nous ne sommes pas dans ce cas de figure. En effet, l’inflation que nous subissons n’a pas de lien avec les salaires, car elle est pour une grande part importĂ©e. C’est le cas pour l’énergie, et de nombreuses matières premières agricoles. Ce ne sont pas les salaires qui font grimper les prix de l’Ă©nergie. Les prix du gaz et du pĂ©trole augmentent en raison de la guerre et de rĂ©ductions volontaires de productions des pays exportateurs de pĂ©trole. Et comme le soulignent les Ă©conomistes de la CGT, « la baisse de l’euro par rapport au dollar augmente le coĂ»t de l’inflation importĂ©e (il faut payer plus d’euros pour acheter des produits libellĂ©s en dollars Ă l’international ; c’est le cas du pĂ©trole notamment). En somme, le gros de la hausse trouve son origine dans notre dĂ©pendance Ă©nergĂ©tique, mais tend dĂ©sormais Ă se rĂ©pandre dans toute l’économie ». Les salariĂ©.es n’ont donc dĂ©cidĂ©ment aucun complexe Ă avoir. Ils ne sont pas responsables de l’inflation… ils en sont doublement victimes.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
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