[Podcast Ép. 88] Billet 🔊 – 40 ans après sa suppression, l’échelle mobile des salaires revient en débat

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Il y a des années que le curseur du partage de la valeur ajoutée s’est défavorablement déplacé pour les salarié.es au seul avantage du patronat. Et l’un des marqueurs de cette évolution est la déconnexion systématique des augmentations générales par rapport à l’inflation. C’était vrai avec des taux d’inflation d’avant la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, mais quand elle s’établit autour de 6 % en ce début de 4e trimestre 2022, ça l’est de manière encore plus criante.  

 

 

 L’enjeu du maintien du pouvoir d’achat est crucial et il est posé dans les nombreuses mobilisations de la dernière période pour les travailleuses et travailleurs de toutes les catégories. Mais l’érosion de la valeur de la monnaie touche bien évidemment les salarié.es et les couches sociales les plus fragiles.

 Pour l’économie du pays, c’est aussi une urgence, car l’austérité salariale combinée à une forte augmentation des prix des biens et services les plus indispensables freine la reprise et contribue à accentuer le déséquilibre entre capital et travail. L’économie a besoin d’être soutenue par la consommation des ménages.

 Des voix, dont celle de la CGT, s’élèvent pour revenir à l’échelle mobile des salaires abandonnée en 1982. L’idée fait son chemin comme en atteste l’IFOP qui a publié le 20 octobre les résultats d’un sondage auprès de 1013 personnes.

 Les résultats sont sans appel. 87 % des personnes interrogées sont en accord avec la proposition suivante : Vous personnellement, souhaitez-vous que les salaires soient indexés sur l’inflation comme c’était le cas jusqu’en 1982 ?

 Face à cette montée en puissance des revendications salariales, on commence à nous seriner la même petite musique selon laquelle les revalorisations salariales risqueraient d’alimenter une boucle prix-salaire où la hausse de l’un alimente celle de l’autre. Et les néolibéraux de pousser des cris d’orfraie à l’idée de devoir oublier les critères de convergence du traité de Maastricht qui encadrent strictement l’inflation parmi les États membres.

 Bien évidemment, les salaires -mais pas seulement- entrent dans la composition des prix des biens et des services qui varient à la hausse ou à la baisse dans le cadre d’une économie de marché. Il est donc logique que les prix augmentent pour financer les hausses de salaire.

 Logique, mais pas automatique si l’on regarde les dernières décennies durant lesquelles le pouvoir d’achat des salaires a stagné, voire diminué pour certains ménages, tandis que les prix ont augmenté́. Et lorsqu’on regarde 40 ans en arrière depuis l’abandon de l’échelle mobile des salaires « le recul de la part des salaires dans la richesse produite a été estimé à 1 500 milliards d’euros ! » affirme la CGT.

 La confédération met donc en débat avec les travailleurs et travailleuses du privé comme du public la mise en place de l’échelle mobile des salaires, avec la promulgation d’une nouvelle loi et la modification du Code du travail.

 Elle revendique aussi que le SMIC soit porté à 2000 euros brut et que le point d’indice des fonctionnaires soit revalorisé de manière automatique chaque année, dans les mêmes proportions que le SMIC. Des propositions qui doivent nourrir les débats avec les salarié.es pour préparer les deux prochaines échéances de mobilisation les 27 octobre et 10 novembre prochains pour les salaires et les pensions.

 

Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT

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