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Les annonces d’Elisabeth Borne devant les parlementaires rĂ©unis pour son discours de politique gĂ©nĂ©rale n’ont finalement ni surpris, ni marquĂ© de rupture. Y compris et en particulier sur la lancinante question du pouvoir d’achat Ă laquelle Emmanuel Macron et son gouvernement rĂ©pondent par une politique de chèques. L’arsenal de mesures qui doit encore ĂŞtre dĂ©battu Ă l’AssemblĂ©e nationale courant juillet n’est Ă©videmment pas nĂ©gligeable. Il comporterait une aide alimentaire d’urgence de 100 euros, la revalorisation de la prime d’activitĂ© ou encore une hausse de 4 % des minima sociaux. Dès octobre, une indemnitĂ© carburant remplacera la remise de 18 centimes sur les litres d’essence et les retraites des rĂ©gimes de base seraient revalorisĂ©es de 4 % Ă compter du 1er juillet. Les chiffres eux-mĂŞmes sont en deçà des besoins car ils restent infĂ©rieurs Ă l’inflation alors mĂŞme que, par exemple, les retraitĂ©s et leurs organisations syndicales rĂ©clament depuis plusieurs annĂ©es le dĂ©gel des pensions.
Insuffisantes, ces mesures sont Ă©galement loin de satisfaire les revendications salariales portĂ©es par les fonctionnaires dont le point d’indice est augmentĂ© de 3,5 % au 1er  juillet. Ainsi, pour la CGT, ce premier pas reste insuffisant au regard des pertes cumulĂ©es avec le gel du point depuis plus de vingt ans. Et cette mesure est « à  mettre au crĂ©dit des luttes menĂ©es par les personnels fonctionnaires et non-titulaires avec leurs organisations syndicales, dont la CGT qui a toujours portĂ©Â la valeur du point comme une bataille centrale ». Non seulement c’est une goutte d’eau en regard de l’inflation actuelle, mais c’est aussi très loin de reconnaĂ®tre et valoriser les qualifications des personnels soignants par exemple. Ce n’est pas avec des rustines qu’on va rendre attractifs les mĂ©tiers de l’Ă©ducation, du soin et du social notamment.
Il y a donc de fortes chances que le ministre des Comptes publics entende encore parler des salaires, car pour la CGT ces annonces rĂ©sonnent « comme un encouragement à  poursuivre l’effort revendicatif, en vue notamment de la tenue de prochaines rĂ©unions salariales sur lesquelles le ministre s’est engagé ». Et dĂ©jĂ , un rendez-vous est pris Ă la rentrĂ©e, le 29 septembre, pour une nouvelle journĂ©e de mobilisation Ă laquelle ont appelĂ© la CGT et Solidaires (pour l’instant). Non seulement sur la question salariale qui n’a trouvĂ© aucune rĂ©ponse, mais aussi parce qu’Elisabeth Borne a confirmĂ© la poursuite d’une rĂ©forme des retraites « injuste qui exige de travailler plus » pour financer tout autre chose que les pensions.
Après ces Ă©lections qui l’ont privĂ© de majoritĂ© absolue, Emmanuel Macron risque donc d’ĂŞtre très vite confrontĂ© Ă une explosion sociale s’il allume la mèche de sa rĂ©forme sur un fond d’insatisfaction sociale.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
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