[Podcast Ép. 42] Billet 🔊 : Fonction publique : rendez-vous salarial sous tension

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La convocation dès ce mardi 21 septembre et jusqu’en février d’une « conférence sur les perspectives salariales » de la fonction publique par la ministre de la Transformation et de la Fonction publique Amélie de Montchalin augure-t-elle de la fin de l’austérité salariale pratiquée par ce gouvernement comme par ses prédécesseurs ? Sans doute pas.

 

 

 

Mais à quelques mois de la fin d’un quinquennat qui laisse toutes les organisations syndicales de fonctionnaires sur leur faim et alors que la question salariale agite le débat social, cette conférence est un signe. Elle démarre en effet deux jours avant une journée de mobilisation dans l’Éducation nationale où la question salariale est au centre des revendications. Elle sera suivie quelques jours plus tard par une journée de grève et de mobilisation unitaire interprofessionnelle le 5 octobre où, là aussi, l’augmentation des salaires et en tête des revendications de l’intersyndicale CGT- FO – FSU – Solidaires – FIDL – MNL – UNEF – UNL.

Amélie de Montchalin interrogée par l’AFP à deux jours de cette conférence entend en faire « un lieu de diagnostic » et, quand on lui demande si la question du dégel du point d’indice des fonctionnaires est sur la table, elle répond à coté : « tous les éléments de diagnostic sont les bienvenus. Et à partir du moment où c’est partagé, on peut en parler ».  Une chose est sûre : il en faudra beaucoup pour rapprocher les points de vue des syndicats et du gouvernement. Car chaque année les fédérations syndicales demandent une augmentation générale des salaires, via un dégel du point d’indice, qui sert à calculer le salaire de tous les fonctionnaires. Et sauf en 2016, le gouvernement s’y est refusé en privilégiant des revalorisations ciblées. Encore cet été, les syndicats sont sortis mécontents de leur rendez-vous salarial le 6 juillet. Et l’Intersyndicale fonction publique CGT FA-FP FSU Solidaires a lancé une pétition adressée à Amélie de Montchalin

Ce n’est sûrement pas la hausse automatique du SMIC de 2,2% au 1er octobre 2021 qui va solder le contentieux salarial des agents publics. En effet, cette augmentation automatique légale dès lors que l’inflation dépasse 2% aura comme effet mécanique de plonger des centaines de milliers d’agents titulaires ou contractuels de la fonction publique sous le salaire minimum en vigueur pour les salariés du privé, du moins ceux dont les minimas de branche sont au niveau du Smic. Et c’est toute la grille des salaires des trois versants de la fonction publique qui est écrasée depuis 20 ans par le gel du point d’indice ou les trop faibles revalorisations. Avec des conséquences délétères pour les plus qualifiés. Ainsi, selon les estimations de la CGT, « un agent de catégorie A est recruté́ aujourd’hui à 17 % au-dessus du SMIC contre 47 % en 2000 ».

Il ne faut donc pas chercher bien loin les raisons du manque d’attractivité des professions de santé de l’hôpital public ou encore les difficultés que rencontrent les collectivités territoriales à recruter. Ainsi, selon la 12ème édition du baromètre RH des collectivités locales, 39 % des collectivités ont ainsi rencontré des difficultés de recrutement en 2021 tandis que la rémunération est devenue problématique pour 59 % des personnes interrogées (39 % en 2015).

 

Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT

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