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Les paroles s’envolent, les écrits restent : depuis 6 mois la CGT est sans réponse à ses propositions.
C’est avec le plus grand étonnement que l’UGICT-CGT a entendu la ministre du Travail affirmer ce lundi matin sur France Inter, qu’elle attendait toujours les propositions de la CGT.
Bien heureusement comme les paroles s’envolent, mais que les écrits restent, la CGT des Ingénieurs, Cadres et Technicien-nes tient toujours à disposition de la ministre du Travail les 10 pages de propositions détaillées qui lui ont été adressées le 25 novembre 2015. Ces propositions pour réduire le temps de travail et protéger la santé des salarié-es à l’heure du numérique permettent de :
- Encadrer strictement les forfaits jours, de façon à se mettre en conformité avec les normes européennes et internationales et les exigences de la cour de cassation. La France a déjà été condamnée à 4 reprises par le Comité Européen des Droits Sociaux, pourtant le forfait jour concerne désormais 50 % des cadres, qui travaillent 46h30 en moyenne par semaine.
- Mettre en place un droit à la déconnexion pour protéger la santé et la vie privée des salarié-es, avec des plages de trêve de mail, des systèmes de report de la charge de travail et une négociation obligatoire sur l’utilisation des outils numériques.
- Renforcer la règlementation sur le télétravail.
- Ouvrir une négociation sur le nomadisme et les déplacements professionnels.
La ministre du Travail s’est contentée d’accuser réception de ces propositions en les transmettant à son administration. Malgré les multiples sollicitations de l’UGICT-CGT, aucune suite n’a été donnée et aucun échange n’a eu lieu avec la ministre et son cabinet sur ces propositions.
Et pour cause. Le projet de loi Travail prévoit au contraire d’augmenter le temps de travail des salarié-es et en particulier des cadres avec :
- L’extension du forfait jour, au mépris de la jurisprudence et du droit européen et international.
- Un droit à la déconnexion en trompe l’œil, sans négociation ni contenu.
- Une concertation qui portera sur le télétravail, mais aussi sur le fractionnement des 11h de repos quotidien, au mépris du droit à la déconnexion pourtant proclamé.
Visiblement, la ministre préfère parler du dialogue social plutôt que de le pratiquer. La CGT et l’UGICT-CGT sont toujours disponibles pour engager des discussions sur ces propositions qui sont plus que jamais d’actualité.