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A la veille du premier tour des élections législatives, quel est le contenu des principaux programmes politiques au regard des aspirations des ingés, cadres et techs ?
Chaque année l’Ugict-CGT interroge les ingés, cadres et techs sur leur état d’esprit et leurs aspirations au travail. Dans les derniers sondages, 5 priorités se sont singularisées sur les thèmes des salaires, des retraites, du temps de travail, des conditions de travail et de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail. L’analyse des programmes de Renaissance, du Rassemblement national et du Nouveau front populaire montre que seul ce dernier reprend un certain nombre des propositions portées par l’Ugict-CGT pour répondre aux priorités des ingés, cadres et techs.
C’est la raison pour laquelle l’Ugict-CGT appelle à lutter contre l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir en votant pour le programme du Nouveau front populaire aux élections législatives et en nous mobilisant collectivement pour gagner sa mise en œuvre concrète et aller plus loin.
- 8 cadres sur 10 et 9 salarié·es des professions intermédiaires sur 10 veulent l’indexation des salaires sur les prix
L’Ugict-CGT défend l’indexation de tous les salaires sur les prix.
Que proposent les programmes ?
- Renaissance : CONTRE (lire le décryptage Ugict)
- Rassemblement national : CONTRE (lire le décryptage Ugict)
- Nouveau front populaire : POUR
“Faire une grande loi pour le pouvoir d’achat : (…) indexer les salaires sur l’inflation” (programme)
L’Ugict-CGT défend également le doublement du salaire sur la carrière et la mise en place de salaires minimaux à l’embauche selon le niveau de qualification initiale ou acquise par l’expérience – sur la base de la revendication CGT d’un Smic brut à 2 000 € bruts : 1,6 fois le Smic soit 3 200 € bruts pour un bac+2 (BTS-DU), 1,8 fois le Smic soit 3 600 € bruts pour un bac+3 (licence), 2 fois le Smic soit 4 000 € bruts pour un bac+5 (master, titre d’ingénieur), 2,3 fois le Smic soit 4 600 € bruts pour un bac+8 (doctorat)
- 56 % des cadres et 65 % des professions intermédiaires veulent la retraite à 60 ans
L’Ugict-CGT défend le droit à la retraite dès 60 ans avec une pension représentant au minimum 75 % du dernier salaire sans autre condition que d’avoir une carrière complète, c’est-à-dire qui ne comporte entre le sortir du secondaire et l’âge de 60 ans que des périodes d’études, de formation continue, d’activité ou d’inactivité subie (maladie, maternité, chômage, invalidité…). Le droit à la retraitè dès 60 ans s’appliquerait pour tou·tes les salarié·es.
Que proposent les programmes ?
- Renaissance : CONTRE
- Rassemblement national : CONTRE (lire le décryptage de l’Ugict)
La retraite à 60 ans ne figure plus dans le programme du RN. Il ne parle plus que du retour au système avant la réforme des retraites Macron (âge légal à 62 ans) et de la mise en place d’un “système de retraites progressif”. Il prévoit ainsi pour les salarié·es qui ont commencé à travailler après 20 ans “une progressivité (…) en fonction des contraintes budgétaires” (J. Bardella, interview)
- Nouveau front populaire : POUR
“Réaffirmer l’objectif commun du droit à la retraite à 60 ans” (programme)
L’Ugict-CGT défend la prise en compte des années d’études pour le calcul de la retraite et la mise en œuvre de nouveaux financements pour pouvoir garantir le droit à la retraite dès 60 ans avec minimum 75 % du dernier salaire.
- Parmi les cadres et les professions intermédiaires : 1 / 2 veulent la réduction du temps de travail, pour 8 / 10 sous la forme de la semaine de 4 jours
L’Ugict-CGT défend la semaine de 4 jours avec une véritable réduction du temps et de la charge de travail, le maintien du salaire et des embauches supplémentaires.
Que proposent les programmes ?
- Renaissance : CONTRE
“Nous expérimenterons la semaine en quatre jours qui permet aux salarié·es qui ne peuvent télétravailler de bénéficier eux aussi d’un jour de repos supplémentaire” (G. Attal, conférence de presse, 31’45)
- Rassemblement national : CONTRE
Interrogé en 2022, Jordan Bardella s’est opposé à la réduction du temps de travail (J. Bardella, interview, 1’00)
- Nouveau front populaire : POUR
“Organiser une conférence nationale sur le travail et la pénibilité visant au rétablissement de la durée effective hebdomadaire du travail à 35 heures, au passage aux 32 heures dans les métiers pénibles ou de nuit immédiatement et son extension par la négociation collective” (programme)
L’Ugict-CGT rappelle que les jours télétravaillés sont des jours de travail. Elle revendique en outre l’encadrement du forfait-jour avec le décompte des heures travaillées et la réduction du nombre de jours travaillés dans l’année (182 jours).
- Les cadres et professions intermédiaires subissent des risques psychosociaux au travail, or ceux-ci sont ni reconnus, ni pris en charge : 6 salarié·es des professions intermédiaires sur 10 n’ont jamais été interrogé·es par leur direction sur les risques professionnels auxquels ils et elles sont exposé·es
L’Ugict-CGT défend de nouveaux pouvoirs pour les instances représentatives des salarié·es avec la remise en place des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), mais aussi le doublement des effets de l’inspection du travail et le renforcement de la médecine du travail.
Que proposent les programmes ?
- Renaissance : RIEN
- Rassemblement national : RIEN
A part une “Conférence sociale sur les salaires et les conditions de travail”
- Nouveau front populaire : POUR
“Rétablissement des CHSCT, embauche d’inspecteurs et de médecins du travail, mise à jour du tableau des maladies professionnelles en intégrant notamment le burn out” (programme)
Pour mettre fin au facteur de risques psychosociaux ou socio-organisationnels que sont les conflits de valeurs, l’Ugict-CGT défend l’instauration de droits nouveaux pour les ingés, cadres et techs tels que le droit d’alerte, de refus et de proposition alternative.
- Seul·es 1 cadre sur 2 et 1 salarié·e des professions intermédiaires sur 3 déclare bénéficier de mesures de prévention des violences sexistes et sexuelles au travail
L’Ugict-CGT défend le fait de mener une lutte active contre les violences sexistes et sexuelles dans le cadre du travail.
Que proposent les programmes ?
- Renaissance : RIEN
- Rassemblement national : RIEN
- Nouveau front populaire : POUR
“Adoption d’une loi intégrale pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles en portant le budget à 2,6 milliards d’euros” (programme)
L’Ugict-CGT défend, en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail :
- la prise en compte de la convention 190 de l ’OIT sur les violences et le harcèlement dans le monde du travail dans le Code du travail et le statut de la fonction publique.
- le renforcement des prérogatives des institutions représentatives des travailleur·ses.
- la mise en place d’heures de sensibilisation obligatoires pour tou·tes les salarié·e·s et de formations obligatoires pour tou·tes les managers, RH et professionnel·les en contact avec les victimes.
- la mise en protection des victimes contre le licenciement et les sanctions.
Pour toutes ces raisons, l’Ugict-CGT appelle à voter pour le programme du Nouveau front populaire et à se mobiliser collectivement pour en gagner l’application concrète et aller plus loin.