Pour en savoir plus
Alors qu’Airbus est loin d’être en difficulté et largement financé par des fonds publics, le groupe a annoncé la fermeture pour la mi-2018 du centre de recherche et développement de Suresnes. 400 postes vont être supprimés. Mais au-delà des emplois, c’est aussi la capacité d’Airbus à innover et à rester compétitif qui est mis en jeu. Cette politique de profit, hypothèque l’avenir du groupe et de ses salariés.
Les dividendes passent avant la recherche et les salariés
Malgré un carnet de commandes de 1 006 milliards d’euros soit un volume d’environ 15 années d’activité, un résultat net 2015 de 2,7 milliards d’euros et une trésorerie 2015 qui se chiffre à 10 milliards d’euros, Airbus tourne le dos à la recherche et au développement. En effet, au lieu d’investir dans ses capacités industrielles, Airbus a préféré racheter et détruire pour 2 milliards d’euros d’actions du groupe afin de faire croitre la valeur de l’action et verser 1 milliard d’euros de dividendes en 2015 (soit + 175 % en 4 ans).
L’emploi industriel en danger
Le groupe et plus particulièrement l’entité de Suresnes sont largement financés par des fonds publics. L’Etat et les responsables politiques ont un devoir et un droit de regard sur la stratégie actuelle. Or la stratégie financière du groupe Airbus fait prendre des risques à la création des emplois industriels du secteur.
Le centre de recherche de Suresnes, un maillon des technologies futures
Suresnes est la colonne vertébrale scientifique et technique de toutes les filiales. Le centre de recherche et développement est un maillon important dans les technologies futures du groupe pour ses usines et ses avions, hélicoptères, satellites, lanceurs civils et militaires. Il permet à Airbus groupe de proposer des produits très compétitifs. C’est également le centre de Suresnes qui mène les expertises en cas d’accidents, de dérives de production de ses chaines, ou de problèmes en exploitation de ses produits.
Moderniser la recherche du groupe
Les ressources existent toujours pour travailler à la compétitivité technique du groupe sur des sujets d’avenir comme les drones, la cybersécurité, les sciences des données, la réalité augmentée, la furtivité. Sans oublier toutes les disciplines qui font les produits de l’entreprise comme l’étude des matériaux et procédés, l’électronique, la compatibilité électromagnétique, la mécanique des structures, l’inspection qualité….
La CGT demande le retrait du plan d’économies d’Airbus, industriellement dangereux et socialement destructeur. Il faut redonner à la recherche française, caractérisée par un faible niveau de dépenses R&D privées malgré le haut niveau des aides fiscales et publiques, la capacité de faire progresser le front des connaissances et de garder ouvertes toutes les options de progrès. Les aides publiques doivent être contrôlées et permettre le développement de l’emploi, la ré-industrialisation, et l’accroissement des investissements R&D.