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Dès 20 heures ce dimanche soir 12 juin tous les commentaires sur le premier tour des lĂ©gislatives relevaient le prĂ©cĂ©dent historique d’une Ă©lection oĂą non seulement le prĂ©sident rĂ©Ă©lu il a quelques semaines ne bĂ©nĂ©ficiera pas de majoritĂ© absolue Ă l’AssemblĂ©e, mais sa formation politique perd 3 points par rapport au score d’Emmanuel Macron au 1er tour. Et tout cela sur fond d’une abstention massive qui ne cesse d’interpeller sur une faillite dĂ©mocratique ainsi que d’un enracinement prĂ©occupant de l’extrĂŞme droite. Porteuse des combat antifasciste, antiraciste et fĂ©ministe, la CGT a une ligne claire : pas une voix des travailleuses et travailleurs ne doit aller Ă l’extrĂŞme droite.
Comment ne pas voir dans ces deux sĂ©quences d’Ă©lections politiques Ă la fois la sanction d’un premier mandat et le dĂ©saveu d’un programme ? Comment ne pas se fĂ©liciter de voir Ă©chouer la Macronie et la droite dans leur tentative scandaleuse de diabolisation du bloc progressiste ? La ficelle est un peu grosse !
Alors que les thĂ©matiques sociales comme la rĂ©forme des retraites, le pouvoir d’achat, les salaires, le système de santĂ© ou l’Éducation se sont imposĂ©es dans le dĂ©bat, le bilan de la Macronie première Ă©poque est lourdement sanctionnĂ©. Le chef de l’État a eu beau multiplier ces derniers jours les dĂ©placements thĂ©matiques et les annonces creuses, il n’est pas arrivĂ© Ă mobiliser les Français.es autour de son projet politique nĂ©olibĂ©ral. Et, en l’Ă©tat après ce premier tour, il apparaĂ®t que pour gouverner et conduire ses rĂ©formes, Emmanuel Macron devrait donner de sĂ©rieux gages Ă la droite. Laquelle annonce clairement son ambition d’une rĂ©forme des retraites dure, d’une rĂ©duction drastique des dĂ©penses publiques, notamment.
L’enjeu du second tour est donc de savoir si cet attelage politique pas tout Ă fait contre nature pourra former une majoritĂ© de gestion et d’idĂ©es ou bien si les forces de progrès social, environnemental auront pu capitaliser les espĂ©rances d’une rupture politique.
Comme l’a soulignĂ© la CGT le 11 mai dernier, « les revendications des salariĂ©.es en termes de salaires, de pensions, de SĂ©curitĂ© sociale, de services publics et d’urgences sociale et climatique, telles qu’elles sont portĂ©es par la CGT, ont contribuĂ© Ă l’indispensable rassemblement des organisations politiques progressistes ». Et la CGT affirmait qu’« un bloc de dĂ©putĂ©s progressistes, le plus important possible, Ă l’AssemblĂ©e nationale doit permettre de traduire les conquĂŞtes des salariĂ©.es dans la loi. » On peut donc se fĂ©liciter des rĂ©sultats de ce premier tour qui place ce bloc progressiste en tĂŞte, tout en sachant qu’une Ă©lection ne fait pas tout et qu’il dĂ©pendra aussi beaucoup du rapport des forces que les travailleuses et travailleurs construisent dans les mobilisations qui fleurissent dans la pĂ©riode.
C’est vrai par exemple dans le champ de la santĂ© et de l’hĂ´pital, oĂą l’Ă©tĂ© s’annonce extrĂŞmement difficile avec plus de 120 services d’urgences contraints de limiter leur activitĂ© ou de fermer faute de professionnel.les, ce qui reprĂ©sente près de 20 % des structures d’urgences françaises.
La CGT y revendique la crĂ©ation de 100 000 emplois de soignant.es, pour pallier les manques, amĂ©liorer les conditions de travail et de salaires pour une meilleure attractivitĂ©, garantir la continuitĂ© des soins avec un accueil et une prise en charge de qualitĂ©. Dans ce domaine, comme dans bien d’autres, il y a besoin d’actes politiques en rupture avec ceux des toutes dernières annĂ©es. C’est de cela dont il doit ĂŞtre question dimanche prochain et au-delĂ dans la prochaine lĂ©gislature.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
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