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L’annonce par Jean Castex ce vendredi 18 fĂ©vrier Ă l’occasion d’une « confĂ©rence des mĂ©tiers de l’accompagnement du social et mĂ©dico-social » de l’attribution, dès avril ,d’une prime de 183 euros Ă quelques 140 000 travailleur·euse·s sociaux·ales, Ă©ducateurs et Ă©ducatrices ou assistant·e·s sociaux·ales, travaillant dans les secteurs de la protection de l’enfance ou de l’aide aux personnes vulnĂ©rables est Ă©videmment une nouvelle importante.
Ces professions pouvaient Ă juste titre se considĂ©rer comme les « oubliĂ©es du SĂ©gur de la santĂ© » qui avait abouti notamment Ă une revalorisation salariale d’au moins 180 euros nets par mois pour les personnels soignants non mĂ©decins des secteurs public et non lucratif. Cette annonce ne tombe pas du ciel. C’est bien la mobilisation de ces professions qui a commencĂ© Ă faire bouger les lignes. On se souvient notamment de la très forte journĂ©e du 7 dĂ©cembre 2021, marquĂ©e par des manifestations partout en France rassemblant plus de 55 000 personnes dont 8 000 Ă Paris.  Dans ces professions intermĂ©diaires qualifiĂ©es Ă prĂ©dominance fĂ©minine, la question de la reconnaissance salariale, des qualifications, des responsabilitĂ©s, de l’utilitĂ© sociale est posĂ©e depuis de nombreuses annĂ©es et la colère a redoublĂ© quand ces professionnelles ont Ă©tĂ© exclues du bĂ©nĂ©fice des mesures du SĂ©gur. Et c’est bien sous leur pression que Jean Castex flanquĂ© d’un arĂ©opage de ministres a Ă©tĂ© contraint vendredi d’annoncer ces mesures.
La prise de conscience tardive du gouvernement n’a rien Ă voir avec une conversion. Elle a naturellement quelque chose Ă voir avec le climat social de cette sĂ©quence politique dans laquelle la question salariale est devenue incontournable. Elle s’est invitĂ©e dans le dĂ©bat politique puisque l’inflation rend encore plus insupportable l’austĂ©ritĂ© salariale, parce que l’opinion ne peut plus admettre que des professions indispensables et qualifiĂ©es ne soient toujours pas reconnues. Parce que l’enjeu de la reconnaissance des mĂ©tiers Ă prĂ©dominance fĂ©minine apparaĂ®t comme un puissant levier pour rendre effective l’Ă©galitĂ© salariale. Et elle s’impose au gouvernement comme aux collectivitĂ©s et aux associations employeuses comme une nĂ©cessitĂ© pour stopper l’hĂ©morragie qui plombe ces professions. Ainsi le chef du gouvernement a Ă©tĂ© contraint de reconnaĂ®tre que ces professions souffrent, comme les soignant·e·s, d’une attractivitĂ© de plus en plus faible voire d’une dĂ©saffection inquiĂ©tante : de 15 % Ă 30 % des postes sont vacants, 70 % des employeurs rencontrent des difficultĂ©s de recrutement.
L’urgence est donc double : satisfaire les revendications salariales pour assurer, pĂ©renniser et dĂ©velopper le service rendu aux populations et aux plus vulnĂ©rables.
Le gouvernement et les entreprises n’en ont pas fini avec les exigences salariales. Elles s’annoncent comme le ciment puissant de l’unitĂ© des prochaines dates de mobilisation les 8 et 17 mars.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
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