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Faut-il que Jean-Michel Blanquer soit bornĂ© pour ne pas avoir entendu depuis des mois la colère des acteurs de l’Ă©cole et profĂ©rer cette ineptie Ă la veille d’un jeudi qui s’annonçait noir dans l’Education nationale ? Le ministre aurait mieux fait de tourner sept fois sa langue dans sa bouche. Jeudi dernier la mobilisation a Ă©tĂ© historique par son ampleur avec 75 % de grĂ©viste Ă l’école, 62 % dans les lycĂ©es et collèges. Et que dire de la diversitĂ© des cortèges, qui ont rĂ©uni professeurs des Ă©coles, enseignants du secondaire, assistants d’éducation, infirmières et mĂ©decins scolaires, assistantes sociales et associations de parents d’élèves et fait très notable : des chefs d’établissements et des inspecteurs acadĂ©miques.
« Les personnels se sont largement mis en grève pour dĂ©noncer leur Ă©tat de fatigue et la dĂ©gradation de leurs conditions de travail face Ă la faillite de la gestion sanitaire ministĂ©rielle, mais aussi le mĂ©pris de leur ministre et le fait qu’aucune de leurs revendications portĂ©es depuis de très nombreux mois ne soit Ă©coutĂ©e », s’est fĂ©licitĂ©e la CGT Educ’Action.
La première leçon qu’on peut tirer de cette mobilisation, c’est que quand tous les syndicats parlent d’une mĂŞme voix, ça donne confiance et les salarié·es se mobilisent en nombre.
La deuxième, c’est que devant l’unitĂ© syndicale, la puissance de la mobilisation, Blanquer mange son chapeau, et le Premier ministre a Ă©tĂ© contraint de recevoir les syndicats et lâcher du lest. Mais il n’a pas pu siffler la fin de la rĂ©crĂ© ni mettre un terme Ă la contestation. Car, selon la CGT « s’il a reconnu l’exaspĂ©ration de tous les personnels de l’Éducation nationale, la très forte mobilisation et la nĂ©cessitĂ© d’accĂ©der Ă quelques exigences (comme les masques chirurgicaux ou FFP2), les quelques engagements pris ne peuvent pas nous satisfaire car ils sont trop flous ».  Ainsi, sur la question des moyens humains revendiquĂ©s de longue date, les recrutements sont encore insuffisants et provisoires. Car le ministère ne propose que de recourir Ă des personnels contractuels et seulement jusqu’en juillet. Rien Ă voir avec le plan d’urgence revendiquĂ© notamment par la CGT Educ’Action avec « la crĂ©ation immĂ©diate, massive et pĂ©renne de postes de toutes catĂ©gories de personnel ».
C’est bien un Ă©nième protocole sanitaire absurde et inapplicable qui a mis tout le monde dans la rue. Mais c’est parce que l’Ă©cole est Ă l’os comme l’hĂ´pital est exsangue que les personnels et les parents d’Ă©lèves ont rĂ©pondu en masse. Le gouvernement ne peut continuer Ă maltraiter ceux qui font l’Ă©cole en les sous payant. Mais il n’a toujours pas rĂ©pondu aux revendications salariales des personnels avec la perte abyssale subie depuis des annĂ©es.
Parions donc que cette explosion de colère aura des suites et qu’elle nourrira la mobilisation nationale interprofessionnelle du 27 janvier prochain « pour exiger des augmentations de salaires et dĂ©fendre les emplois et conditions de travail ».Â
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
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