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La CGT va lancer dès ce 14 octobre une nouvelle campagne revendicative pour la réduction du temps de travail. La confédération n’est pas seule à remettre cette question dans le débat public.
La réduction du temps de travail apparaît en effet comme un levier de sortie de crise. Ainsi, l’un des groupes de la Convention citoyenne sur le climat préconisait déjà non pas le passage aux 32 heures, mais aux 28 heures.
Si elle a finalement été écartée après d’âpres discussions et ne figure pas dans les préconisations de la Convention, l’idée de la réduction du temps de travail fait son chemin dans le champ politique comme dans les syndicats en France et en Europe depuis plusieurs années. Tant et si bien d’ailleurs qu’en octobre 2020 la confédération européenne des syndicats demandait « un agenda afin de coordonner les négociations pour une réduction de la semaine de travail sans réduction de salaire et des dispositions pour un contrôle du temps de travail, de la qualité de la vie professionnelle. ».
Travailler moins est une véritable nécessité pour tous les travailleurs et notamment les ingénieurs, cadres et techniciens comme l’a une nouvelle fois révélé la deuxième grande enquête de l’Ugict-CGT sur le télétravail. Les 18 mois de pandémie et la montée en charge du télétravail ont en effet montré une forte augmentation du temps, de la charge et de l’intensité du travail. Ainsi, cette année de télétravail a eu un impact sur la charge de travail pour 80,6 % des répondant·es et 46,5 % ont estimé que leur charge de travail a augmenté́. Plus de la moitié ont aussi indiqué avoir pris moins de pauses durant leur journée. Et près de sept sur dix ont aussi déclaré travailler au moins de temps en temps en dehors des horaires normaux de travail. C’est peu dire que ces derniers mois ont vu le temps de travail durement malmené.
Si l’enjeu de réduire la durée du travail se réinvite avec force dans le débat, c’est aussi parce qu’en dépit d’une durée légale fixée à 35 heures hebdomadaires, la durée habituelle moyenne par salarié·e est de 39 heures. Quant aux cadres, 24 % travaillent entre 45 et 48 heures, et 23 % travaillent 49 heures et plus par semaine. Et le nombre d’heures supplémentaires est évalué à au moins 800 millions ce qui ne représente pas moins d’un demi-million d’emplois à temps plein.
Travailler tous, c’est donc d’abord travailler moins. Mais c’est aussi une nécessité urgente pour bien travailler. Il est en effet plus que temps de reprendre la marche vers le progrès social entamé dès les premières heures du syndicalisme avec la revendication de la journée de 8 heures.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
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