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« J’en ai le pouvoir » a lancĂ© le Premier ministre Jean Castex l’autre soir lors de l’annonce d’un « bouclier tarifaire » contre l’envolĂ©e des prix de l’Ă©nergie et d’un chèque exceptionnel de 100 euros versĂ© en dĂ©cembre pour faire face Ă l’augmentation actuelle des prix de l’Ă©nergie.
Super Castex, s’est dĂ©guisĂ© en super pompier pour tenter d’Ă©teindre une grogne lĂ©gitime qui monte dans l’opinion sur le pouvoir d’achat largement amputĂ© depuis des mois par la hausse des prix du gaz et de l’Ă©lectricitĂ© ainsi que des carburants.Â
La hausse des tarifs rĂ©glementĂ©s de l’Ă©lectricitĂ©, qui devait atteindre quelques 12 % dĂ©but 2022 sera donc limitĂ©e Ă 4 % en 2022 grâce Ă une baisse de taxe. Quant Ă la hausse du gaz, elle ne sera gelĂ©e qu’après la hausse de 12,6 % de vendredi 1er octobre et durera jusqu’Ă avril 2022, lorsque « le prix du gaz devrait dĂ©gringoler » selon le gouvernement. Comme le monde est bien fait ! Cela devrait se produire au moment de la prĂ©sidentielle…
Comment ne pas voir dans ces annonces un nouveau saupoudrage électoraliste ?
Cette affaire montre lĂ encore une certaine fĂ©brilitĂ© de l’exĂ©cutif confrontĂ© Ă des sujets pour le moins inflammables. Stagnation des salaires, SMIC trop bas pour assurer un revenu dĂ©cent viennent se conjuguer avec des hausses des prix et en particulier des dĂ©penses incompressibles et de plus en plus insupportables pour les mĂ©nages. En 2019, selon les derniers chiffres connus, quelques 3,5 millions de mĂ©nages Ă©taient en situation de prĂ©caritĂ© Ă©nergĂ©tique, c’est-Ă -dire qu’ils dĂ©pensaient plus de 8 % de leurs revenus pour payer leur facture, d’après l’indicateur du taux d’effort Ă©nergĂ©tique fourni par le ministère de la Transition Ă©cologique. Et selon le MĂ©diateur de l’Ă©nergie, 671.546 mĂ©nages ont subi l’intervention d’un fournisseur (suspensions, rĂ©duction de puissance) en 2019 Ă la suite d’impayĂ©s (+17 % par rapport Ă 2018).
« Si cette mesure est Ă prendre, elle est loin d’être satisfaisante pour rĂ©pondre aux besoins de millions d’usagers en prĂ©caritĂ© Ă©nergĂ©tique. Elle ne compensera pas non plus les hausses continues des prix de l’énergie livrĂ©e Ă la « libre concurrence » qui, soi-disant, devait faire baisser les prix », estime la CGT. La confĂ©dĂ©ration ne se satisfait pas de cette demi-mesure et demande que la TVA de 20 % sur l’Ă©lectricitĂ© soit ramenĂ©e Ă 5,5 %. Mais au-delĂ de cette sĂ©quence, ce qui est posĂ© c’est aussi que l’Ă©nergie est soumise Ă la loi du marchĂ© alors qu’elle n’est assurĂ©ment pas une marchandise comme une autre et que les acteurs de l’Ă©nergie sont aujourd’hui privĂ©s et servent des intĂ©rĂŞts juteux Ă leurs actionnaires. Cette sĂ©quence de hausses insupportables de l’Ă©nergie pour les mĂ©nages mĂ©rite bien mieux que des mesures ponctuelles. Elle nous rappelle en effet que la libre concurrence n’a pas fait baisser les prix, qu’elle n’est pas non plus protectrice pour les consommateurs les plus vulnĂ©rables. « Il est temps de faire une analyse sĂ©rieuse de la privatisation et de la dĂ©règlementation du secteur Ă©nergĂ©tique qui conduisent Ă une hausse massive des prix. La CGT l’avait annoncĂ© et dĂ©noncĂ© de longue date ! » L’Ă©nergie doit ĂŞtre inscrite comme un bien fondamental, essentiel Ă la vie, et « le droit Ă son accès comme un droit opposable », selon la CGT qui revendique de revenir Ă des tarifs rĂ©gulĂ©s pour toutes les Ă©nergies.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
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