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Dans sa nouvelle édition du baromètre “Opinions et attentes des professions techniciennes et intermédiaires”, réalisé par ViaVoice en partenariat avec Secafi, l’Ugict-CGT alerte sur un profond malaise ressenti par les professions intermédiaires, entre manque de reconnaissance, mal-être au travail, et salaires en berne.
Salaires et reconnaissance : le malaise est profond
Les professions intermédiaires et techniciennes, désormais la première catégorie socio-professionnelle en nombre (Insee, 2025), subissent le décrochage des salaires de plein fouet, en plus d’un manque de reconnaissance. Le salaire est maintenant la priorité numéro une pour les professions techniciennes et intermédiaires, dépassant l’équilibre vie pro/vie perso, qui arrivait pourtant en tête ces dernières années :
- 74 % des professions intermédiaires placent en premier le salaire comme priorité dans leur travail, +2 points par rapport à 2024, et +18 points par rapport à 2018 !
- 51 % des professions intermédiaires estiment que leur rémunération n’est pas en adéquation avec leur qualification (+2 points par rapport à 2024) ;
Article des Echos : Salaires : le mécontentement grimpe chez les professions intermédiaires
L’Ugict tire la sonnette d’alarme sur les salaires, qui n’est pas sans lien avec le financement de notre système de retraites. Le 5 juin, jour de débat et de vote à l’Assemblée d’une résolution parlementaire sur l’abrogation de la réforme de 2023, l’Ugict appelle les cadres et professions intermédiaires à se mobiliser pour des augmentations de salaires et pour notre système de retraites.
Travailler toujours plus, sans contrepartie ?!
Le Premier ministre a déclaré lors de son discours sur l’état des finances publiques, le 15 avril dernier, que les Français·es “ne travaillent pas assez”. Et pourtant tous les chiffres prouvent le contraire : près d’un·e profession intermédiaire sur deux (44 %) déclare travailler plus de 40 heures par semaine (dont 12 % au-delà de 45 heures !)
Le sentiment de non-reconnaissance au travail qui augmente pour les professions intermédiaires est aussi une conséquence du fait que le travail supplémentaire fourni ne soit pas reconnu, car plus de la moitié d’entre elles et eux déclare faire des heures supplémentaires (47 %), et un quart des professions intermédiaires déclare faire des heures supplémentaires qui ne sont ni récupérées, ni rémunérées !
Article de l’Humanité : Ingénieurs, cadres et techniciens : les salaires décrochent et la charge de travail augmente, selon l’Ugit-CGT
Au travail aussi, les paroles et actes racistes se libèrent
Avec la montée de l’extrême-droite et des propos et actes racistes, xénophobes et antisémites en France, l’Ugict-CGT a voulu, par le biais de ses baromètres annuels, faire un état des lieux sur les discriminations racistes subies au travail.
- 41 % ont déjà été témoins et/ou victimes de “plaisanteries” et “blagues” racistes (38% chez les cadres, Baromètre 2024) : 20 % en ont été victimes
- 29 % ont déjà été témoins et/ou victimes d’insultes racistes (20% chez les cadres) : 16 % en ont déjà été victimes ;
Ces chiffres, en plus d’être alarmants, sont aussi la preuve que les employeurs ne prennent pas leurs responsabilités :
- 61 % des professions intermédiaires déclarent ne pas avoir été informé·es par leur employeur des droits et recours en cas de comportement raciste au travail (+11 points par rapport aux cadres) ;
Crises : il est urgent de donner du pouvoir d’agir aux travailleur·ses !
Dans un contexte où les crises environnementales, politiques et sociales se cumulent, et où l’extrême droite gagne du terrain, l’Ugict-CGT a décidé de se pencher sur la question du futur au travail. Parce que ni le gouvernement, ni le patronat ne prennent leurs responsabilités pour faire face aux défis qui se présentent collectivement à nous il est nécessaire de redonner du pouvoir d’agir aux salarié·es et agent·es sans qui rien ne peut se faire.
Les professions intermédiaires estiment que parmi les défis importants que nous traversons, ces derniers pourraient impacter leur travail dans le futur :
- Les défis climatiques et les bouleversements qu’ils induisent (réchauffement, catastrophes naturelles) : 53 %
- Les défis de paix et la hausse des conflits armés : 51 %
- Les défis démographiques et le vieillissement de la population : 48 %
Pour plus de la moitié des professions intermédiaires (59 %), leur employeur ne semble pas anticiper les défis à venir ! Et quand les professions intermédiaires estiment que leur employeur les anticipent, ils et elles sont tout de même 62 % à ne pas avoir été consulté·es pour réfléchir aux solutions à mettre en œuvre pour y répondre.
L’IA, peut-être … mais pas sans nous !
L’intelligence artificielle fait couler beaucoup d’encre, et les craintes des agent·es et salarié·es quant à l’impact que celle-ci pourrait avoir sur leur métier sont nombreuses, notamment car le patronat laisse les agent·es et les salarié·es dans le flou :
- Plus d’un·e profession intermédiaire sur quatre estime que le déploiement de l’IA est plus un recul qu’une avancée ;
- Pour un·e profession intermédiaire sur deux (49 %), leur entreprise ou administration ne leur a pas donné d’informations générales sur l’IA .
Sur le site de l’ugict : Tous les outils pour reprendre en main l’intelligence artificielle
Enfin le soutien à la revendication d’un droit effectif à la déconnexion progresse (+ 6 points par rapport à 2020) dans un contexte où 43 % des professions intermédiaires constatent un débordement de la vie professionnelle sur la vie privée avec l’usage des technologies de l’information et de la communication (+4 points par rapport à l’année dernière). Cela témoigne de la nécessité d’encadrer le télétravail, notamment par une directive européenne que le gouvernement français doit s’engager à soutenir.