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Suite aux révélations de lanceurs d’alerte, publiées par le journal Libération les 17 et 21 septembre 2021, concernant les masques PROFLOW 2 SC 160 ASBESTOS fabriqués par 3M, la CGT exige que des mesures immédiates de protection des travailleurs soient prises.
Il s’agit de défaillances en matière de maintien de débit d’air au niveau règlementaire requis, défaillances pouvant avoir des conséquences mortelles pour leurs utilisateurs. En effet, il faut rappeler que l’amiante est un cancérigène sans effet de seuil. L’inhalation de quelques fibres peut provoquer un cancer des dizaines d’années plus tard.
La fédération de la construction, du bois et de l’ameublement appelle toutes les entreprises utilisatrices à suspendre immédiatement l’utilisation de ces équipements défectueux pour protéger la santé des ouvrier.e.s travaillant notamment sur des chantiers dont ceux de désamiantage. La CGT appelle l’ensemble des salarié.e.s concerné.e.s à utiliser leur droit de retrait pour danger grave et imminent en cas d’utilisation de cet équipement de protection individuelle.
Les révélations permises grâce aux lanceurs d’alerte démontrent également les graves manquements de la Direction Générale du Travail (DGT) en charge de la protection des travailleur.e.s qui était informée depuis mars 2019 et qui confirme, après vérification, l’existence de la défaillance. En effet, la DGT a suspendu l’utilisation des masques PROFLOW ASBESTOS pour ses seules inspectrices et inspecteurs du travail, et ce seulement depuis le 10 juin 2021. Comment expliquer que cette mesure n’ait pas été prise pour l’ensemble des salarié.e.s concerné.e.s qui utilisent quotidiennement ces masques et sont donc bien plus exposés que les inspecteur.e.s du travail ? Comment expliquer que la DGT ait laissé, en connaissance de cause, des dizaines de milliers de salarié.e.s travailler avec un équipement défectueux ? Combien faudra-t-il encore de morts de l’amiante pour que cessent les conflits d’intérêts ?
La CGT appelle la DGT à suspendre immédiatement l’utilisation des masques PROFLOW 2 SC 160 ASBESTOS pour l’ensemble des salarié.e.s concerné.e.s. La CGT de l’inspection du travail (SNTEFP-CGT exige la mise en place d’une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur les manquements du ministère du travail.
Cette affaire confirme une nouvelle fois l’importance de la protection des lanceurs et lanceuses d’alerte. La CGT des cadres (Ugict-CGT), avec son organisation européenne Eurocadres, a gagné l’adoption d’une directive européenne protégeant les lanceurs d’alerte et garantissant le traitement de leurs alertes. Elle exige, aux côtés de la Maison des Lanceurs d’Alerte, que cette directive soit transposée au plus vite dans le droit français en s’appuyant sur la proposition de loi déposée par le député Sylvain Waserman. Si les multiples alertes des cadres de 3M avaient été entendues, s’ils disposaient, comme le demande la CGT, d’un droit d’alerte, de refus et d’alternative les mettant à l’abri de représailles lorsqu’ils font primer leur éthique professionnelle sur les intérêts financiers, une telle affaire n’aurait jamais eu lieu. Il y a urgence à mettre fin au management autoritaire et à adosser la responsabilité professionnelle à l’intérêt général !