GRANDE AMERICA : Le naufrage d’un système qui fait passer la rentabilité avant l’être humain, la sécurité et l’environnement

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Dimanche 10 mars, au large des côtes atlantiques françaises, un feu s’est déclaré dans un conteneur du navire Grande America. Suite à l’impossibilité de l’équipage d’éteindre l’incendie, l’évacuation du navire fut décidée sans dommages heureusement pour l’équipage. Depuis, ce navire a coulé par 4 000 mètres de fond et plus de 2 000 tonnes de carburant et des conteneurs chargés de produits toxiques et autres marchandises polluent l’Océan.

 

Depuis plusieurs mois, nous assistons  à une augmentation inquiétante de feu prenant dans des conteneurs sur les  navires avec des conséquences souvent dramatiques  pour les équipages (Maersk Homan en mars 2018) et pour l’environnement.

Pour la CGT, ces incendies se déclarant dans des conteneurs sont la conséquence d’un manque de réglementation mondiale obéissant au diktat de l’économie ultra-libérale. Ainsi, les chargements sont effectués sans aucun contrôle réel des produits chargés, ni contrôle d’incompatibilité entre certains produits dangereux en cas de rupture d’emballage. Aujourd’hui, le seul contrôle qu’impose la réglementation est la pesée des conteneurs (convention internationale Solas – chapitre VI, règle 2).

Ce manque de contrôles est un risque évident pour la santé des équipages mais aussi pour les dockers, douaniers et le personnel souvent en contrat précaire travaillant sur les plateformes logistiques et en contact régulier avec des produits et gaz toxiques. Nous ne sommes pas à l’abri que des feux dans les conteneurs se déclarent sur des aires de stockages portuaires, dans des entrepôts ou lors du transport par poids lourd ou par train qui traverseraient des agglomérations. Les conséquences seraient surement très graves pour les salariés et les habitants (explosions, incendies, dégagement de gaz toxiques, pollution).

Il devient absolument nécessaire que le contenu des conteneurs soit contrôlé !

La CGT demande à ce que la France prenne une position claire auprès de l’OMI (Organisation Maritime Internationale) et l’EMSA (Agence Européenne pour la Sécurité Maritime)  pour :

  • Contrôler le contenu des conteneurs.
  • Intensifier les contrôles notamment pour les navires avec des pavillons de complaisance afin de sécuriser le transport de produits dangereux ou de lutter contre le transport de produits illégaux et de lutter contre le dumping social.

La CGT demande également à ce que la France intervienne auprès de l’Europe afin que tout navire contrôlé dans les eaux européennes ayant subi deux détentions dans un port par les autorités soit banni des eaux européennes même si ce navire venait à changer de nom ou de pavillon.

L’Europe doit :

  • Intensifier le contrôle des navires dans le cadre du Mémorandum d’entente de Paris sur le contrôle des navires par l’État du Port.
  • Lutter contre les navires de pavillon de complaisance dépendant souvent de compagnies européennes bénéficiant des aides d’Etat alors qu’elles organisent dumping social et environnemental au travers le monde.

Le transport maritime représente 90% du transport mondial des marchandises. Les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités pour la régulation de ce secteur.

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